Givors au fil de l’eau

Dès le XVIIIè siècle, Givors s’affirme comme étant une petite ville portuaire, pays de bateliers et de pêcheurs. La vie économique qu’elle suscite se développe autour de ses cours d’eau : le Rhône, le Merdary et le Gier.

A savoir : l’actuelle Place de la Liberté, véritable saulée, constitue à cette époque l’endroit au sein duquel on amarre solidement les bateaux de marchandises, notamment en cas de prévision de crues du Rhône. De nombreux bâtiments et entrepôts des marchandises se situent à l’embouchure du Merdary.

On ne peut parler de la place que tient l’eau à Givors sans évoquer l’un des plus gros projets que connût la ville autrefois : celui Canal de Givors. Son histoire est empreinte d’espoirs et de désillusions, à l’image de celle de François Zacharie, maître horloger lyonnais. Celui-ci nourrit l’espoir de construire un canal qui relierait le Rhône à la Loire, pour des motivations évidentes de développement économique. Ruiné, épuisé par les opposants à la construction du Canal, François Zacharie meurt dans un café de Givors. Son projet est repris par son fils Guillaume, lequel prolonge le Canal de Saint-Romain en Gier jusqu’à Rive-de-Gier.

A partir de 1761, l’aménagement du Canal des Deux-mers débute, d’abord jusqu’à Saint-Romain en Gier, puis jusqu’à Rive-de-Gier. Le Canal est ouvert à la navigation en 1780.

Il totalise 15 km et 25 écluses. Jusqu’en 1878, date à laquelle la navigation est officiellement arrêtée par l’État, le Canal assure la desserte du bassin houiller de Rive-de-Gier.

Il est comblé dans les années 1960 et recouvert par l’Autoroute A47 actuelle, ouverte à la circulation en 1970.

Le Bassin du Canal constituait le point de départ du Canal de Givors. Il se situait à l’emplacement actuel de la piscine de Givors jusque, environ, aux tours Thorez.

Il mesurait environ 260 mètres de long pour 180 mètres de large, et pouvait accueillir jusqu’à 250 bateaux

Lieu de vie et de convivialité des Givordins de Canal, les « Canaris », il faut imaginer le Bassin à la fois comme un lieu d’embarquement, et comme l’endroit où les enfants apprennent à nager, où les femmes lavent leur linge et dans lequel les ouvriers des Haut-Fourneaux Prénat se lavent en sortant de l’usine.

Le bassin du Canal est comblé en 1965.